L’air humide de Buenos Aires remplit les poumons de la belle Jules, elle respiration profondément tandis qu’elle se promenait tranquillement dans le rues de la ville à la recherche d’un petit café où elle pourrait prendre deux cafés pour Oliver et elle. Cela faisait presqu’une semaine déjà qu’ils étaient arrivés et elle se plaisait plutôt bien ici. Loin du train-train quotidien, loin de leur travail qui leur prenait beaucoup de leur temps. Depuis quelques temps, les deux amoureux passaient moins de temps ensemble et cela se ressentait sur leur relation. S’ils étaient à Buenos Aires aujourd’hui, c’était parce qu’Oliver lui avait offert ce voyage. Elle l’aimait tellement que tout ce qu’elle avait pu lui reprocher – qui n’était pas vraiment légitime – s’envola comme par magie. Bien sûr, le cadre idyllique et romantique qu’offrait la capitale aidait à leur réconciliation et Jules voyait ce voyage comme une ultime chance pour leur couple. Comment les choses avaient-elles pu être si difficiles entre eux alors que tout était toujours si simple entre eux ? Etait-ce le fait que le jeune homme devienne son propre patron qui avait entrainé le couple dans l’enfer des disputes ? Elle n’en savait rien mais elle ne pouvait regretter le fait de l’avoir poussé à réaliser son rêve. Après tout, cela aurait été égoïste et elle refusait cela. Jules avait donc décidé d’être patiente et elle venait justement d’être récompensée grâce à ce voyage. Si elle pensait que c’était leur dernière chance, c’était surtout parce qu’en dehors de ce problème de temps, elle voulait savoir si des problèmes inhérents existaient ou s’il ne s’agissait que d’un sentiment de délaissement.

Mais pour le moment, elle ne pensait plus à tout cela, la blondinette ne pensait qu’à profiter du temps présent, avec l’homme qu’elle aimait. Entrant dans le café, elle décida de lui faire une surprise en lui offrant son café préféré mais également son dessert préféré. Elle sortit de là, guillerette alors qu’elle se dirigeait vers leur hôtel. Tout était à volonté là-bas mais rien ne valait le café authentique d’un marchand de Buenos Aires. Pourquoi rester enfermés dans leur hôtel alors qu’il y avait tellement de choses à voir dans cette ville. Ils ne restaient en Argentine que trois semaines, il fallait vraiment en profiter un maximum et c’était pour cela que ce matin, elle s’était levée tôt pour profiter du soleil naissant. Dormant paisiblement, Jules laissa Oliver dormir tandis qu’elle prit la direction du marché. Cela faisait une heure quart qu’elle était partie et à présent, il devait être réveillé. Elle ne croyait pas si bien dire vu qu’au détour d’une ruelle, elle vit Oliver en pleine discussion avec une brune très mignonne. Ils étaient au bas de l’hôtel où les deux amoureux louaient une chambre. Ne s’avançant pas trop vite, elle décida de regarder la scène. L’inconnue semblait être très attirée par son homme, elle le regardait d’un œil pétillant et il lui semblait qu’elle le touchait bien trop à son goût. Est-ce qu’ils se connaissaient déjà ? Est-ce qu’elle aurait tort de faire confiance à celui qu’elle aimait ? C’était d’un grand toupet de sa part lorsque l’on savait ce qu’elle avait fait au frère d’Oliver, Cameron. Quelques minutes suffirent pour qu’elle se rassure sur les intentions de son homme : il ne mit pas longtemps à repartir de son côté… Alors, un sourire naquit sur les lèvres de la blondinette tandis qu’elle se colla au mur tout en levant les yeux au ciel.

« Tu es trop bête ma pauvre fille ! »

Lâcha-t-elle pour elle-même lorsqu’elle se remit en route vers l’hôtel pour le rattraper avant qu’il ne se rende à son tour au marché – la jeune femme lui ayant laissé un mot sur sa destination. Malheureusement, elle n’en eut pas le temps vu qu’elle percuta de plein fouet l’inconnue qui avait tenté d’aguicher l’homme qu’elle aimait…

Comment Jules avait-elle pu croire que son petit ami aurait pu succomber à une pimbêche qui quelques minutes plus tôt n’était qu’une femme ordinaire. De là où elle était, Jules avait bien vu le changement de comportement de la brunette. D’une simple passante, elle était passée à une mangeuse d’hommes. De par ses gestes et son attitude, elle avait vu qu’elle essayait de draguer celui qui partageait sa vie depuis cinq ans. Mais, Oliver n’y avait à peine fait attention et Jules se rendit compte de la chance qu’elle avait. Un homme aussi sexy, aussi gentil et aussi parfait partageait sa vie et il ne semblait avoir d’yeux que pour la blondinette. Peut-être se faisait-elle des films mais à en voir cette réaction, clairement, elle pouvait se rassurer. Alors que la blondinette se posait actuellement des questions sur leur avenir, voir cette scène lui permettait de reconsidérer des choses et le sourire lui revint aux lèvres. Si cette fille venait de lui miner le moral, Oli avait réussi à le lui remonter tout aussi vite. Ce fut donc dans la précipitation qu’elle se dirigea vers le jeune homme, espérant le rattraper avant qu’il ne parte. Jules n’avait plus qu’une seule envie, lui dire combien elle l’aimait, combien elle se sentait bête de ne pas lui avoir fait autant de scènes pendant toute cette année et combien toutes leurs disputes étaient puérils quand on savait combien l’un et l’autre compté l’un pour l’autre. Prise dans son élan, elle ne vit pas que la jeune femme qui venait d’être éconduite par son petit ami venait dans la direction opposée. Et ce fut le crash entre la blonde et la brune au coin de la rue. L’inconnue sexy perdit l’équilibre et tomba à terre tandis que Jules se rattrapait à temps au mur. Mais, elle regarda déjà vers son Oliver et comprit qu’il était déjà hors de sa vue… Maudite soit cette brune qui jouait les trouble-fêtes. Tandis que Jules était déjà sur le point de partir – aucune envie de parler à cette jeune femme qui venait de lui gâcher la journée à deux reprises en quelques minutes – elle entendit celle-ci bougonner quelque chose :

« C’est pas mon jour ! Elle aurait pu se pousser de mon chemin celle-là… »

S’arrêtant dans son élan, l’éditrice se tourna doucement vers la brune et revint sur ses pas. Non seulement, elle draguait ouvertement son mec, elle l’empêchait après de le retrouver et maintenant elle remettait tout sur le dos de la blondinette… S’en était trop pour elle et prenant la jeune femme par son bras, elle l’obligea à la regarder :

« Je vous demande pardon ? C’est pas moi qui était sur votre chemin mais vous ! Et puis, je ne vois pas pourquoi JE me serais poussée de votre chemin, vous vous croyez tout permis ? »

Finit-elle par dire, les yeux plein de colère et les points sur les hanches. Puis, elle rajouta :

« Non seulement, tu dragues mon mec mais en plus, tu voudrais que je te laisse passer ! Non mais t’es vachement gonflée comme meuf ! »

Elle était passée du vouvoiement au tutoiement sur l’effet de la colère et elle n’appréciait pas le côté condescendant de la jeune femme….