« N’oublie pas nos passeports mon chéri ! »

Dit la belle Jules lorsqu’Oliver regardait une dernière fois si les deux amoureux n’avaient rien oublié avant de partir en vacances à Buenos Aires. Un sourire aux lèvres, la blondinette était heureuse de ces vacances qui s’annonçaient parfaites. Parfaites parce qu’ils allaient pouvoir se retrouver, ce qui n’était plus arrivé depuis longtemps. Les deux amoureux avaient passé la dernière année éloignés, Oliver passant de très longues heures au boulot et Jules dormant déjà quand il rentrait. Le matin, c’était à peine s’ils se croisaient et ils n’avaient pas vraiment eu de week-end pour pouvoir se retrouver pour discuter. Cette ambiance avait fini par les énerver tous les deux et quand ils se voyaient, ils s’engueulaient. Pourtant, c’était bien la belle éditrice qui avait poussé l’homme qu’elle aimait à se lancer dans ce qu’il voulait faire depuis tellement d’années. Et la patience dont elle avait fait preuve pendant cette année venait de cela. Elle ne pouvait pas lui en vouloir pour quelque chose dans laquelle elle l’avait poussé. Alors, elle avait patienté et espéré que leurs problèmes venaient de cela et rien que de cela, qu’ils n’y avaient pas d’autres soucis entre eux. Jules y croyait parce qu’avant cela, ils s’entendaient à merveille, s’aimaient comme au premier jour. Mais, en un an, les choses et surtout les humains pouvaient tellement changés qu’il était difficile d’être certain que ce n’était que l’éloignement qui était le problème dans leur couple. Cependant, ces vacances dont Oliver lui avait fait la surprise leur permettrait enfin de se retrouver et voir si vraiment, ils étaient encore fait pour être ensemble – ce dont Jules espérait et était presque convaincue.

Les deux amoureux attendaient l’avion qui devait les emmener vers le paradis. Jules ne savait pas où ils allaient dormir, c’était encore une surprise mais elle savait qu’il n’avait certainement pas lésiné sur les moyens pour qu’elle soit le mieux possible. Depuis l’annonce de ce voyage, la blondinette flottait sur un nuage, d’autant que les quelques jours qu’ils avaient vécu encore aux USA avaient été idylliques… Comme aux premiers jours et la complicité était peu à peu revenue mais il y avait toujours le boulot qui les rappelait à l’ordre. Ces vacances allaient réellement leur permettre de se retrouver entièrement et de vivre trois semaines de vrai bonheur. Les deux jeunes gens venaient de passer les portiques de sécurité et ils décidèrent de se trouver un petit coin pour déjeuner tranquillement. S’installant à un petit café de l’aéroport, ils attendaient tranquillement et amoureusement que l’heure du départ arrive. Tout en mangeant, elle regardait celui qu’elle aimait tellement et à cause de qui elle avait brisé le cœur d’un autre homme, celui du frère d’Oliver. C’était arrivé si brutalement entre le cadet des Mitchell et elle qu’elle n’avait rien vu venir. La blondinette lui sourit tandis qu’elle mordait dans un bout de son sandwich.

L’avion venait de décoller et ils en avaient pour quelques heures avant d’arriver enfin à destination. S’installant confortablement, la blondinette agrippa la main de l’homme qu’elle aimait lorsque l’avion décolla. Elle avait toujours eu la frousse de l’avion et l’idée de partir dans ce moyen de transport l’avait tourmentée toute la semaine… Elle lui avait certainement coupé la circulation lorsque l’avion s’était mis à s’envoler mais c’était plus fort qu’elle et elle ne pouvait s’empêcher de s’agripper et de fermer les yeux. Lorsqu’elle rouvrit les yeux, elle vit le visage de l’homme qu’elle aimait qui souriait à la détresse de la jeune.

« C’est pas drôle ! »

Dit la jeune femme tout en frappant doucement l’épaule d’Oliver. Puis, elle se renforça dans son siège mais toujours pas très rassurée. Qu’est-ce qu’elle pouvait détester l’avion ! Pour faire passer le temps, elle décida de faire un somme, qui fut interrompu quelques fois par des cauchemars. Elle voyait cet avion s’écraser violemment. Au final, elle réussit à s’endormir et ne se réveilla qu’une fois qu’ils étaient enfin arrivés à l’aéroport de Buenos Aires. Oliver la réveilla doucement et difficilement, elle ouvrit les yeux. Alors qu’elle se remettait droite dans son siège, elle apposa un doux baiser sur les lèvres de l’homme qui partageait sa vie. Quelques minutes plus tard, les deux amoureux descendaient les marches de l’avion et ils mirent le pied sur l’aéroport de la capitale de l’Argentine. Le soleil brillait déjà et la jeune femme enleva la veste qu’elle avait mise à son départ. Tenant la main de son homme, elle se tourna vers lui et dit :

« Nous y voilà ! Enfin ! »

Ces vacances s’annonçaient merveilleuses et Jules ne voulait pas qu’il en soit autrement. Pour elle, ces vacances représentaient énormément, elles représentaient l’occasion de pouvoir retrouver l’amour qui la liait à Oliver depuis de nombreuses années. Comment en étaient-ils arrivés à se disputer sans cesse alors qu’ils avaient toujours été si proches et si complices. Comme dans beaucoup de couple, le travail avait été fatal pour eux, les deux amoureux passant de moins en moins de temps ensemble. Lui était pris par sa nouvelle entreprise – pour laquelle Jules l’avait poussé à lancer – et elle toujours prise par ses lectures et son travail d’éditrice. S’ils se connaissaient déjà quand elle avait commencé son métier, pour lui, c’était une nouveauté de toujours être sur son lieu de travail, pratiquement jour et nuit. En réalité, elle comprenait parfaitement qu’il fasse tout son possible pour que son entreprise fonctionne et elle ne voudrait pas qu’il regrette de ne pas en avoir fait. Néanmoins, le voir de moins en moins avait mis la jeune femme en colère sans qu’elle ne le souhaite réellement. C’était petit à petit qu’elle était devenue aigrie et elle ne supportait pas de se voir comme cela. La belle blondinette ne supportait pas cette situation et il était plus que temps que les choses changent, il fallait qu’ils se sortent de cette situation dans laquelle ils s’embourbaient. Pourtant, Jules n’osait pas le lui dire parce qu’elle savait qu’il faisait cela pour leur avenir. Néanmoins, peut-être y aurait-il eu un moyen pour qu’ils se voient un peu plus souvent. Bref, ces vacances étaient les bienvenues et quand Oliver lui avait annoncé, elle avait sauté de joie.

Arrivés sur le tarmac, ils se prirent la main et regardaient le pays magique qui se présentait à eux. Elle sentait que déjà les choses s’amélioraient, qu’ici tout se passerait pour le mieux entre eux. Le temps déjà était plus agréable, le fait qu’ils pouvaient profiter l’un de l’autre sans devoir penser au boulot les libérerait et ils allaient pouvoir parler de choses qui n’allaient pas entre eux. En parler, oui mais pas trop parce qu’il fallait que cela reste des vacances et non pas une thérapie de couple. D’autant qu’entre eux, ce n’était pas la guerre, ils s’aimaient encore sincèrement et le seul problème – en tout cas Jules le croyait sincèrement – c’était ce manque de temps qu’ils avaient eu l’un pour l’autre qui était le souci. Cela ne devait pas être discuté pendant des heures, il fallait juste qu’ils trouvent une solution. Enfin, ça, c’était ce qu’espérait la jeune femme parce qu’il y avait peut-être un autre problème dans leur couple mais sincèrement, elle ne l’espérait pas…

« Oui nous y voila enfin ! Il était temps ! On va pouvoir enfin profiter de nos vacances sans que rien ne vienne nous déranger ! Il n'y aura que toi et moi et personne d'autre ! »

La jeune femme sourit à l’homme qu’elle aimait en imaginant ce que seront ces vacances parfaites.

« Enfin ! Rien que toi et moi, et le soleil, le sable, la mer et les meilleurs paysages, j’ai hâte ! »

Répondit la jeune femme tandis qu’ils se mirent en marche pour rentrer dans le bâtiment où leurs bagages les attendaient. Ils sortirent de l’aéroport et se retrouvèrent rapidement au cœur de la ville où la vie battait son plein. Ce fut revigorant de regarder toutes ces personnes vivre, les voir s’aimer, travailler et se battre pour exister. Tandis qu’ils marchaient dans la ville, il déposa un baiser à la jolie blonde avant de prendre la parole :

« Suis-moi ! J'ai une surprise, pour toi, à te montrer ! »

Si la plupart des femmes disaient détester les surprises, ça n’était pas le cas de la jolie Jules qui aimait cela. Elle prenait un malin plaisir à faire durer le plaisir et elle espérait toujours que la personne lui ferait vraiment plaisir. Il n’y avait de pire que de montrer qu’on n’appréciait pas la chose… Un petit éclat de joie naquit au coin de son œil, se tournant vers son Oliver, elle demanda :

« Oh ! Une surprise ! J’adore ça ! »

Répondit-elle presqu’en sautillant, impatiente de voir ce qu’il avait prévu pour elle. Ils marchèrent mais la blondinette était bien trop curieuse pour ne pas demander quelque chose d’essentiel :

« Donnes-moi un indice, ça concerne quoi cette surprise ? »

Dit-elle en se tournant vers Oliver tandis qu’ils continuaient à marcher main dans la main, amoureusement sans vraiment s’intéresser à ce qui se passait dans la rue. Jules ne faisait attention qu’aux paysages, ceux-ci étaient magnifiques, tel un rêve.

« Cette ville est magnifique, tu as très bien choisi la destination mon amour ! »

Se mettant sur la pointe des pieds, elle posa un doux baiser dans le cou d’Oliver.