[size=10]Je ne sais même plus bien pourquoi je ne me suis toujours pas suicidée... Je rejetais une mèche de cheveux blonde qui me voilée les yeux en broyant des idées noires, accoudais sur le rebord de la fenêtre qui ornée le mur de ma chambre. J'aime cette fenêtre, elle donne sur une rue bondée par des petits couples heureux qui se baladent tranquillement en admirant le paysage et je me plais à les observer de mes yeux curieux. Les pensée morbides qui hantent en permanence ma tête ne sont que la formalités de la vie sombre et sans intérêt que je mène. Je me mis à tapoter nerveusement le bois de mon appuis de lucarne et scrutais l'horizon. Mais pourquoi est-ce que je l'attends toujours? Peut-être pour sa promesse... Mais c'est ridicule et je m'en rends seulement compte. Avant son départ il a juré de revenir. Mais maintenant je commence à douter de la sincérité de ses paroles. L'amour est bien stupide et trompeur n'est-ce pas? Il vous fait croire à milles et une belle chose alors qu'aucune d'entre elles ne vous arrivent. Je me mordillais la lèvre inférieur et tentais vainement de retenir la larme de frustration qui menaçais de rouler sur mon joli visage. Le vide du grand château dans lequel j'habite se fait souvent ressentir. Surtout depuis que je ne le partage plus avec lui. Je ne quitte presque plus mon poste de garde depuis quelques mois. Depuis... Ce que je qualifierais de drame personnel. Oui, drame est le bon mot. Je me rappel l'effet d'une grande claque quand l'amour qui réchauffait tous les jours mon coeur avait déclaré qu'il devait partir pour des problèmes familiaux et qu'il me promettait de revenir, mon corps s'était alors scindé en deux: une partie qui partait avec lui et l'autre qui me maintenait debout. Je reste fidèle à la promesse que moi, je lui a fait en retour: ''Je t'attendrais toujours''! Et, 6 mois après je suis toujours là, assise sur le rebord de ma p'tite fenêtre coulissante donnant sur un superbe panorama, l'attendant inlassablement. Mais plus le temps s'écoule plus mon espoir diminue... Mais une chose et sur, tant qu'il ne sera plus à mes côtés, je ne vivrais plus jamais comme avant... Voir plus du tout. Dans un élan de gratitude, l'astre descendant prolongea ses magnifiques rayons de feu sur ma chevelure d'or, la faisant briller de tout son éclat. Je poussais un soupire de douleur et de désespoir en baissant le regard sur un point imprécis du sol recouvert de parquet, luisant au soleil de part sa propreté. Soudain, un claquement de porte me tira du semi-comma dans lequel j'étais plongé. Je levais lentement les prunelles pour toiser froidement l'intrus qui c'était permis d'entrer.

-Mlle Acker, s'indigna Lorely l'ancienne gouvernante de l'époque ou papa était encore de ce monde et qui s'était installé suite au décès de toute ma famille pour prendre soin de moi, et votre repas?!! Ne voyez-vous pas l'heur??????

Je laissais un faible sourire accueillir son arrivée et me levais avec beaucoup de précaution, mes jambe encore toute flageolantes. Je marchais avec lenteur jusqu'à elle pour déposer un profond baiser sur sa joue empreint de respect.

-Lorely, répliquais-je avec beaucoup de douceur, ne vous inquiétez pas tant pour moi... Je n'ai pas l'appétit c'est tout.

Ma chère gouvernante leva les yeux au ciel dans un signe d'exaspération et coupa cour à la discussion.

-J'ai des raisons d'être aussi inquiète, tempêta la vielle dame, vous ne mangez presque plus rien et restez prostrée devant cette fichue fenêtre en attendant la Saint Glinglin!

Je ris à cette allusion et serrais fort cette bonne vielle gouvernante dans mes bras pour la remercier. Elle parut surprise mais obtempéra. Je reculais d'un pas et couvait Lorely de deux yeux pétillants d'amour et de bonté.

-Au merci, m'exclamais-je, cela faisait si longtemps que je n'avais pas autant ris!!!

Lorely exécuta une petite courbette parfaite et s'effaçant en silence dans la seconde qui suivit. Je pris une grande inspiration exténuée et m'allongeais de tout mon long sur le confortable matelas qui composait mes appartements. Je fermais les paupières, m'abandonnant au bras de Morphée avec soulagement. Vite, bien vite le sommeil m'emmena dans son monde de cauchemar incessant. Encore une fois, ce même cauchemar qui ne cesse de me tourmenter. Il revient, certes mais... Au bras d'une autre. Cette autre fille et une sublime jeune femme a la longue chevelure blonde et ondulante avec d'époustouflants yeux bleus-verts qui marche perchée sur ses talons aiguilles tout contre ma moitié... Je gémis et dans un hurlement strident me réveillais en sursaut et complétement décontenancée. Lorely ne c'était pas précipitée car l'habitude le lui avait appris. Oui... L'habitude. Ma respiration était haletante et je tentais de la contrôler. J'arrachais mon peignoir solidement accroché au porte-manteau lui même fixé au mur et le passais sur mes épaules. Sobrement, je sortais mes longues et vertigineuses jambes de dessous les couvertures et marchais ainsi dans cette tenue jusqu'à un petit meuble de bois possédant deux tiroirs contenants eux-même quelques petits effets personnels. Je caressais la poignet de l'un d'eux avec mélancolie, repensant à cette nuit d'été où lui et moi étions partis dans les bois... Mais surtout ce mot qu'il avait rédigé de ma plume sur mon carnet intime en plein milieu de la forêt pendant le croissant de lune. Je prenais satisfaction à relire en permanence ce petit mot qu'il avait écris à mon attention pour que je me rappels toujours de lui. J'ouvrais tout doucement le tiroir contenant mon journal, comme ci j'avais peur qu'il ne s'en soit échappé et le pris précautionneusement dans mes paumes pour le transporter sur ma couette de manière à confortablement m'installer. Une fois assise sur mon draps je me mis à feuilleter distraitement les pages du bouquin et stoppais net quand la bonne passa sous mon nez. Un pincement étreignit mon coeur à tel point que je me sentis étouffée quand mes yeux parcoururent le papier. Je me mis alors à lire de ma haute voix chevrotante le seul souvenir matériel qu'il m'ai laissé:

Ma douce,
en cette délicate nuit d'été, je te laisse ce mot pour que jamais tu ne m'oublis. Nous sommes en forêt au cas où tu ne t'en rappèlerais pas, il ne fait pas sombre car le croissant de lune baigne tes cheveux d'une sublime teinte bleutée et qu'elle se reflète dans le fond de tes yeux, cela me permet de mieux te regarder, pour ce qui semble être là nos derniers moment passés ensemble. Je sais que c'est dur... Ne croit pas que je n'ai aucune difficulté à te laisser, mais je n'ai d'autre choix. Un vent frais souffle ses bourrasques sur notre vaste clairière et tu frissonnes. Je me rapproche de toi pour serrer ton petit corps prit de convulsion dans mes bras et te faire profiter de ma chaleur. Je t'entends pousser un soupir de bien être et resserre ma prise autour de ta taille comme pour marquer chacune des sensations odeur et reste de ce jour ou plutôt cette nuit. Tu tournas imperceptiblement la tête vers moi et je te sentis te tendre comme une ficelle qu'on rappellerait à l'ordre. Je scrute longuement ton époustouflant visage et finis par poser tendrement mes lèvres sur les tiennes. Tu réponds immédiatement à se baiser et je te laisse m'entrouvrir la bouche. Ce petit bisous se transforma alors en un baiser plein de passion, comme si c'était le dernier. Je te fais une promesse ma douce, je reviendrais et, où que tu sois ce ne sera pas notre dernier baiser. Compte sur moi. Je t'aime.

Je refermais brusquement le livre, prise d'un accès de colère. Et sa promesse qu'est-ce qu'il en faisait?! J'eu un puissant vertige et laissais retomber mollement mon journal. A quoi bon espérer quand on sait que c'est finis?