La jolie Skye se demandait pourquoi voulait-elle aller à ce pique-nique qu’organisait la ville. L’année qui s’était écoulée n’avait pas été bénéfique pour la jeune femme qui avait coupé les ponts avec tous ses amis de Buenos Aires. Autant le dire, elle n’allait pas être accueillie les bras ouverts lors de cette sauterie vu que tous les gens qu’elle aimait, elle les avait abandonnés en partant sans annoncer à personne qu’elle revenait chez elle. Le seul avec qui elle était restée en contact était Alexander, son meilleur ami, celui sur qui elle pouvait toujours compter, avec qui elle parlait énormément et chez qui elle allait lorsqu’elle avait un souci. Et vive versa, Alexander pouvait compter sur Skye, comme jamais personne n’avait pu compter. Skye n’avait jamais été une bonne amie pour ses amies de Beverly Hills mais à Buenos Aires, elle avait appris à en devenir une. Alexander était la personne qui comptait le plus pour elle dans son pays d’adoption, en dehors d’Ophélia. C’était d’ailleurs Alexander qui l’avait poussée à le rejoindre là-bas et comment dire non à des retrouvailles avec son meilleur ami ? Parce que depuis son retour à Buenos Aires, quelques jours auparavant, elle n’avait pas encore eu l’occasion de voir Alex. Il avait été très pris et ce n’était qu’aujourd’hui qu’ils pouvaient se voir. Comment passer à côté de ses retrouvailles ? Impossible, même si la belle brunette aurait voulu faire l’impasse sur cet événement organisé par le maire de la ville, elle n’aurait pas pu. Le seul plaisir de revoir son meilleur ami éclipsait le fait qu’elle allait peut-être se faire engueuler par certains de ses amis qui ne comprendraient pas sa décision de partir sans les avertir et sans leur donner de nouvelles. Ce qu’elle comprenait parfaitement mais elle aurait préféré aller les voir chacun leur tour en privé pour s’excuser…

Par contre, ce qui remontait le moral de Skye était qu’elle y verrait peut-être aussi son ex-petite amie, Ophélia. A son retour, elle s’était empressée d’aller chez sa muse mais vu comment la brunette l’avait laissée tomber, l’écrivaine n’était pas étonnée qu’Ophélia ne veuille plus entendre parler d’elle. Se présentant à la porte de sa chérie, celle-ci la lui claqua à la figure quand elle découvrit de qui il s’agissait. Il fallait bien l’avouer qu’elle aurait certainement réagi de la même façon si Skye était à la place d’Ophélia… Partir sans le lui dire, lui laisser un simple mot et ne même pas avoir le courage de la quitter en face, c’était petit de sa part et indigne de celle qu’elle aimait. Pourtant, la brunette n’y pouvait rien, elle n’arrivait pas à être correct avec celle qu’elle aimait et pourtant, elle l’aimait à en crever, elle ne pouvait pas se passer d’elle en réalité… Aux USA, Skye n’avait fait que survivre, elle n’avait pas vécu et à son retour, son seul désir avait été de revoir sa bien-aimée… Ce qui n’était pas le cas de celle-ci… Tout en pensant à cela, Skye s’était fait la plus belle au cas où elle tombait sur Ophélia. Fin prête, elle se mit en route vers le lac de la ville où se déroulait le pique-nique. Arrivée là-bas, elle avait donné rendez-vous à Alex devant leur bar préféré et elle remarqua qu’il n’était pas encore là. Elle se mit à regarder la foule et se dit qu’avec tous les touristes qu’il y avait, elle arriverait peut-être à se faire toute petite et pourrait passer à côté des gens qu’elle connaissait….

Treize heure cinquante trois, j'ouvre enfin les yeux. Je suis encore mort crevé avec ce métier, même si j'aime ça. En même temps être cuisinier dans un restaurant avec beaucoup de touristes, je m'étais douter que j'allais travailler jusqu'a des deux heures du matin, mais j'aime ça. Je m'étire dans mon lit en prenant toute la place, me frotte les yeux et me lève d'un coup. J'ouvre le store de ma chambre... Quel soleil de malade. Je pars ensuite dans la cuisine en caleçon et pris mon petit déjeuner. Au menu, tartine grillé au nutella, verre de jus d'orange, une banane et un verre de lait. Et ouais je suis gourmand, mais si je veux tenir jusqu'a se soir pour manger avant de reprendre mon service, j'ai pas le choix. Après une bonne vingtaine de minutes. Direction une bonne douche bien chaude. Une fois sorti de celle-ci le train train quotidien, brossage des dents, et rasage. Enfin non, pas envie aujourd'hui et je suis attendu par Skye et vu l'heure, je suis déjà en retard. Bon niveau penderie, ça donne jean's bleu foncé et chemise a carreaux rouge et gris. Hop je saute dans ma voiture et direction au point de rendez-vous.

Une dizaine de minutes me voila déjà arrivé, j'aime quand les routes sont libres, mais pas étonnant que se soit le cas vu le pique-nique annuel du maire. J'ai jamais été fan de cette "tradition", mais j'espérais tout de même y croisés mon ex et par la même occasion retrouvé ma petit Skye. Ca fait trop longtemps qu'on sait pas vu, de long long mois et aujourd'hui on va enfin se revoir. Skye c'est un peu comme ma moitier enfin ma moitié dans le sens qu'elle me comprends, je la comprends. Elle peux compter sur moi et je peux également compter sur elle. On est comme un peu des alliés. On a rendez-vous au bar, notre bar, la ou on a eu nos nombreuses discutions sérieuses, et les moins sérieuses. Après quelques minutes de marche j'arrive près du bar, je la vois au loin. Elle regarde un peu partout et quand il se tourne vers moi, je ne peux que m'approche auprès d'elle et la prendre dans mes bras.

"Dans mes bras, demoiselle!"

La foule autour d’elle ne lui permettait pas de voir correctement si son ami arrivait mais l’impatience de le revoir la rendait surexcitée. Depuis trop longtemps maintenant, elle ne l’avait plus vu et elle comptait bien rattraper son retard en restant le plus longtemps possible avec lui. S’il le fallait, elle le retiendrait jusqu’au petit matin mais elle avait tellement de choses à rattraper avec lui et tellement de trucs à lui dire. Et elle n’en doutait pas, lui aussi devait avoir des choses à lui dire. Bizarrement, elle n’avait pas tout de suite compris à quel point sa vie à Buenos Aires lui avait manqué. Il lui avait fallu une année entière pour comprendre que depuis longtemps son foyer n’était plus aux Etats-Unis mais bien l’Argentine et cette capitale qui était aujourd’hui sa maison. Aujourd’hui, plus personne ni rien ne la retenait aux USA puisqu’elle était célibataire, sans parents et son métier lui permettait d’aller où bon lui semblait. En tant qu’écrivain, elle n’avait pas besoin de rester là où elle était pour pouvoir écrire, elle savait le faire n’importe où et clairement, ce fut à Buenos Aires qu’elle fut la plus inspirée. De retour dans son pays d’origine, elle avait perdu le goût à l’écriture et durant un an, elle n’avait rien écrit. Or, dès sa montée dans l’avion qui la ramenait à Buenos Aires, elle avait déjà écrit plusieurs pages de son prochain roman. Et il fallait qu’elle se dépêche parce qu’elle était pressée par sa maison d’édition qui ne voulait plus attendre une année de plus. Peut-être était-ce cette menace qui l’avait convaincue de revenir là où elle avait été la plus heureuse. Bien qu’en permanence en dispute avec Ophélia, il n’en restait pas moins qu’elle était heureuse à ses côtés. Son seul problème venait du fait qu’elle n’avait aucune envie de s’attacher. Aujourd’hui, elle comprenait que c’était trop tard, que dès qu’elle avait posé les yeux sur cette sculpturale brune, elle s’était lancée dans une histoire qui lui prendrait les tripes. Puis, il y avait toutes ces personnes qu’elle avait rencontrées et à qui elle s’était aussi attachée. Si, en revenant aux Etats-Unis, elle avait pensé qu’elle arriverait à tout quitter sans que cela ne la touche, elle s’était trompée. Skye comprenait qu’à présent, elle s’était enfin trouvé un foyer et qu’elle s’y sentait heureuse. Parce que cette année avait été très difficile pour elle, Skye avait passé ses soirées à pleurer : pour la perte de son père mais aussi parce qu’elle ne s’était jamais sentie aussi seule. La brunette avait compris, à l’enterrement de son père, qu’elle aurait dû reprendre contact avec lui plus tôt et que surtout, elle devrait reprendre contact avec ses amis de Buenos Aires ou alors y retourner tout simplement. Mais, une chose entraînant une autre, elle n’arrivait plus à quitter la maison qui l’avait vue grandir… Elle pensait à tout cela lorsqu’elle vit la silhouette du jeune homme qu’elle attendait : Alexander était arrivé et s’approchant d’elle, il la prit dans ses bras en guise de bonjour et de bienvenue.

« Dans mes bras, demoiselle ! »

La jeune femme sourit, un sourire qui faisait plaisir à voir sur son visage qui n’avait plus souri depuis presque une année. Rien ne lui avait fait tant plaisir depuis longtemps avant qu’elle ne le retrouve… Même avoir revu Ophélia avait été gâché par le fait que la jeune femme lui avait fermé la porte au nez… L’étreignant à son tour pour lui montrer combien il lui avait manqué, elle le lâcha au bout de quelques secondes et elle dit :

« Alex ! Je suis tellement heureuse de te revoir, tu ne peux pas savoir ! Cela faisait une éternité que je n’ai pas été aussi heureuse de voir quelqu’un ! »

Lâcha-t-elle tandis qu’elle baissait un peu les yeux ne voulant pas lui montrer qu’elle était si malheureuse depuis un an… Puis, les relevant, son sourire revint et elle demanda :

« Comment vas-tu ? Et quoi de neuf à Buenos Aires depuis mon départ ! »

Oui, les deux amis s’étaient parlé souvent au téléphone mais elle n’avait jamais demandé des nouvelles de la ville, ils ne pensaient qu’à parler de leur vie respective, c’était, à ce moment-là, le plus important.